28 décembre 2007

Kebra Negast : interview de Samuel Malher

kebra negast Interview de Samuel Malher au moment où sa traduction du Kebra Negast vient de paraître,
Cette traduction est la première à voir le jour en France, en novembre 2007.

Bonjour Samuel,
Est-ce que tu peux te présenter et nous parler de cette traduction du Kébra Negast ?

"Oui, voilà, je m’appelle Samuel Mahler, j’habite à Strasbourg dans l’est de la France, et j’ai travaillé sur une traduction du Kebra Negast à partir du Guèze, à partir de 1998.
Donc ça fait quelques années que je me préoccupe, c’est une grande passion pour cet écrit éthiopien.

Il s’agit donc d’un manuscrit que j’ai trouvé au patriarcat en Éthiopie au près de l’église Orthodoxe.
Et aussi d’une édition critique qui a déjà été faite en 1909 par un allemand.
J’avais deux sources importantes pour traduire ce texte sacré en Français courant."


croix ethiopienneQu’est-ce qui t’a poussé à partir en Ethiopie et à traduire ce texte ?

"En 1998 j’étais étudiant en théologie, à la faculté de Strasbourg donc j’étais intéressé par l’histoire des religions qui sont à l’étranger et surtout en Afrique. Et alors un professeur africain m’avait demandé :
Vous vous intéressez au christianisme africain, car il avait remarqué que le
christianisme africain a été souvent importé par des missionnaires occidentaux,
est-ce que cette thèse est valable pour toute l’Afrique ?

Alors je me suis rendu compte qu’il y avait l’Ethiopie qui échappait un petit peu à cette règle où le christianisme est arrivé depuis le 3° siècle déjà.
Donc c’est comme ça que j’ai été motivé à partir vers ce pays unique quelque part dans la corne de l’Afrique.
En arrivant sur place j’ai rencontré des Ethiopiens chrétiens mais aussi des musulmans et ils disaient qu’ils y avaient une grande histoire nationale : celle de la reine de Sabah qui aurait rencontré un roi à Jérusalem, le roi Salomon.
A partir de cette rencontre serait née une dynastie d’empereur, qui était vivante jusqu’à la date de ma naissance en 1973.

Voilà donc c’était un peu le lien qui me poussait à approfondir le sujet, et à chercher qui était cette fameuse reine de Sabah, je suis tombé de plus en plus sur les textes qui étaient rassemblés dans ce recueil qu’est le Kebra Negast qui veut dire « la gloire des rois en Ethiopie »."

kebra negast ethiopie Cette traduction est la première traduction complète édité en France, comment se fait-il qu’il y en n’ait pas eu avant ?

"Il y a eu une traduction partielle du Kebra Negast déjà en 1915 par un certain mr. Leroux mais qui a uniquement traduit les quelques dix chapitres qui concernaient la partie la plus romantique de la rencontre de la reine de sabah.

Le Kebra negast est un ensemble d’écrits qui décrivent l’histoire des patriarches, l’histoire de la reine mais aussi l’histoire de l’arche de l’alliance qui serait actuellement encore déposé dans une église dans le nord de l’Éthiopie et avec les prophéties qui tournent autour de l’élection du peuple d’Israël qui serait donc transférée sur le peuple de l’Éthiopie avec la présence de l’arche de l’alliance."

Il a existé pourtant des traductions du Kebra Negast qui ont été détruites par l’Eglise,
Que peux-tu dire de cette censure ?

"C’est un peu l’histoire des Apocryphes, l’église universelle a toujours eu la priorité de garder un recueil de texte que l’on appelle la Bible. Il y a beaucoup d’apocryphes en effet qui sont mis de côté, qui sont ignorés par beaucoup de fidèles déjà et qui ne sont pas très droits dans ce que veut exprimer l’Eglise.

Il y a des écrits qui concernent parfois la vie de Jésus, la vie d’un prophète, la vie d’un patriarche, qui montrent le côté humain de ces hommes et de ces femmes, et l’Eglise voulait d’abord faire passer le message de Dieu, de la justice…
Il y avait certaines raisons de ne pas exploiter ces textes.

Le Kebra Negast lui est vraiment connu en Éthiopie, il a était le livre de base des empereurs pour administrer leur pays mais aussi pour se comparer à d’autres pays donc en se disant descendant du roi Salomon, en se rattachant à des origines nobles, l’Éthiopie avait de quoi faire face à des pays qui voulaient peut être envahir le territoire éthiopien."

Peux-tu nous parler de cette grande reine qu’était Makéda : la reine de Sabah ?

"Makéda c’est "la belle" en éthiopien. Elle a d’abord entendu parler de la sagesse de Salomon, elle n’a pas résisté à attendre, à patienter chez elle.

Elle s’est mise en route avec sa caravane, elle a emmené beaucoup de pierres précieuses, d’encens, de choses pour apporter, pour honorer le roi Salomon, qui avait déjà une grande réputation dans la région.
Une fois arrivée sur place, la rencontre a voulu qu’elle se déroule dans le palais.
Mais elle a eu le temps de voir aussi le pays, la Bande de Gaza par exemple, différents endroits sont cités par le Kebra Nagast, on peut retrouver les lieux, c’est vrai.

Et cette fameuse reine a rencontré le roi Salomon et lui aurait donné une descendance.

Ce qui étonnant c’est que cette reine n’est pas restée auprès de celui qui pouvait être un concubin, ou un mari ou un partenaire pour la vie.

Elle est retournée auprès des siens dans le royaume de Sabah qui est parfois très difficile à situer.

Il était peut-être beaucoup plus petit que l’actuelle Éthiopie, sans doute il se concentrait, il se limitait au haut plateau de l’Abyssinie, donc au nord de l’actuelle Éthiopie."

Tu as du apprendre l’Amharique et ensuite le Guèze pour traduire le Kebra Negast en Français,
Comment s’est déroulé l’apprentissage ?


"L’apprentissage de l’Amharique a été très simple, je suis allé dans un cours particulier dans une petite école, où l’on propose des cours d’Amharique, donc la langue actuelle, actuellement parlée par la majorité des Ethiopiens, on apprend rapidement.

Avec six mois de cours on sait déjà beaucoup de choses de la langue amharique.
Pour le Guèze, c’est un peu plus difficile, c’est une langue qui n’est plus parlée actuellement, c’est une langue liturgique qui sert donc lors des offices religieux dans les églises en Ethiopie. Là aussi avec un précepteur, avec un professeur particulier, j’ai pu apprendre le Guèze, en le lisant, c’est le même alphabet que l’Amharique, on peut déjà faire le lien.

Avec la lecture quotidienne des textes, j’ai appris donc à dominer, à comprendre le vocabulaire, et puis peu à peu à traduire.

J’ai mis deux ans pour apprendre le Guèze, puis deux ans pour traduire le texte, et à peu près deux ans pour corriger donc ma version française, pour qu’elle soit lisible aussi.

Le guèze, c’est un peu comme une langue qui est très différente du Français, la syntaxe pour replacer les formes de la phrase, il faut les reconstruire un petit peu pour que ça donne du Français."

Les rastas à partir de la Jamaïque ont beaucoup célébré Hailé Sélassié, est-ce qu’il y a quelque chose à son propos en terme de prédiction sur sa venue dans le kebra Negast?

"Le Kebra Negast s’arrête après 117 chapitres d’éloges et de gloire, il s’arrête sur le Christ.

Ce sont les prophètes, les rois, les entités mais il n’est rien dit du dernier empereur Hailé Sélassié.

C’est simplement pour dire que la bénédiction sera accordée à l’Éthiopie et sur les différents rois, sans avoir connu le dieu d’Israël auparavant, ils se sont soudainement tournés vers lui à travers le moment de la rencontre de la reine de Sabah et de Salomon.

Rien ne les prédisposait à se soumettre à ce Dieu .

Ils ont fait le pas qui leur accorde la bénédiction. C’est ce qui est dit vers la fin du kebra Negast,
C’est Hailé Sélassié qui s’appuie sur ce texte pour légitimer sa descendance, son ascendance, il a donc un pouvoir légitime. "

Que penses-tu des rastas et de l’appropriation qu’ils ont faite d’Hailé Sélassié comme réincarnation du Christ ?

"J’ai rencontré des rastas en Éthiopie, à Shashaménie.
On a discuté, on s’entend sur pas mal de choses.

Parfois c’est aussi un préjugé, l’élection divine, je pense que chaque homme est béni, chaque homme peut être élu, c’est pas seulement l’empereur Hailé Sélassié qui est l’unique élu.

Cette bénédiction s’étend à tous les rastas, chacun est considéré par le grand dieu qui a donc posé son regard sur l’Éthiopie."

Est-ce que tu peux nous parler des derniers chapitres du Kebra Negast : les prophéties ?

"La fin du Kebra Negast , c'est-à-dire à partir du chapitre 100, parle beaucoup du Christ, du nouveau testament dans la Bible mais aussi beaucoup de l’ancien, et là on trouve au chapitre 106 par exemple une série de citations de l’ancien testament.
Les éthiopiens ont repris les versets importants de l’ancien testament, tel que le prophète Jérémie, ou Zacharie ou Osée

Ce sont des prophètes qui ne sont pas beaucoup lus,
Par exemple le prophète Jérémie,

un sauveur sera envoyé de Sion et ôtera les péchés du peuple d’Israël, »

voilà donc une parole, une promesse de pardon pour Israël .
Un autre prophète dit encore voici qu’

"une vierge est enceinte et enfante un fils et elle lui
donnera le nom
d’Emmanuel"

Un autre prophète dit encore Esaie :

Egziabeher Zébaoth a décidé d’éliminer l’outrage des païens et de faire honte
aux grands et puissants de la Terre. il viendra, construira sa maison et sauvera
son peuple.
Ça ce sont des paroles de pardon pour tous les peuples. L’Éthiopie est le pays élu, le pays préféré.
Pour les autres peuples, il y a une idée de pardon, de réconciliation.
Et là je pense que c’est très important pour les peuples de l’Afrique, pour les peuples du monde entier de pouvoir lire ces promesses, ces prophéties. "

Peux-tu nous éclairer sur les liens qui existent entre le kebra Negast, l’Ancien Testament, et le Coran ?

"Le Kebra Negast est une compilation de textes de l’Ancien Testament, donc l’histoire d’Abraham qui fonde un peu l’histoire des patriarches, c’était un grand patriarche, et de ses enfants ses fils tel qu’Isaac ou Rubens qui est connu pour avoir souillé la réputation de son père à travers les femmes.

Il y a aussi l’histoire du roi Salomon, l’histoire de la reine de Sabah qui est mentionnée par la bible, dans un court chapitre du livre des rois.

En ce qui concerne le Coran, il y a une autre version, dans la sourate des fourmis, la reine de Sabah est celle qui a provoqué en quelque sorte la chute du roi Salomon, elle a troublé le comportement du roi Salomon, et là il apparaît qu’il y a une image négative de la reine de Sabah qui trouble l’homme, alors que dans la Bible on accentue sur l’image d’une reine qui se soumet au dieu du roi Salomon, qui se soumet à la religion et qui l’accepte et qui en même temps prend cette religion pour la porter chez elle dans son propre pays.
Voilà une grande différence, dans le Coran, la reine de Sabah ne se soumet pas, mais c’est Salomon qui fait tout pour la soumettre.

C’est une nuance tout simplement."


Quelle est la religion dominante en Éthiopie actuellement ?

"La religion dominante en Éthiopie est celle de l’orthodoxie, l’église orthodoxe éthiopienne est une église qui dépendait longtemps des traditions égyptiennes coptes.

Il y a à peu près 65 % qui sont Orthodoxes, 35 % seraient Musulmans, 10% d’autres religions traditionnelles. Parmi les 65% des Chrétiens il y a naturellement aussi des églises très récentes qui sont arrivées, l’église catholique, l’église protestante et l’église d’une communauté américaine, qui s’implantent en éthiopie. On retrouve de multitudes de concessions, de communautés différentes."

Quelles sont les villes que tu as visitées en Éthiopie ?

"La ville la plus grande c’est Addis Abéba « la nouvelle fleur » où se sont installés les empereurs donc au 19ème siècle mais il y a des endroits beaucoup plus anciens par exemple le haut lieu qui est l’ensemble des églises rupestres, qui se situe au milieu du pays à Lalibela qui est le nom d’un roi.
On y retrouve une reconstitution de Jérusalem avec des lieux saints tel que le Jourdain, le tombeau de Marie, le tombeau d’Adam.

Les Chrétiens éthiopiens avaient besoin de se ressourcer, de faire un pèlerinage à Jérusalem, et étant empêché par l’avancée de l’islam ; ils se sont retirés sur les hauts plateaux et on donc recréés à leur façon un lieu de pèlerinage. Ça c’est Lalibela.

Une autre ville importante ça c’est Gondar, avec les châteaux du Moyen-âge où l’on exprime avec ce qu’il reste l’histoire de la tentative des prêtres catholiques de s’installer au Moyen-âge en Éthiopie pour y apporter le christianisme européen.

Et la résistance des rois éthiopiens qui finalement possédaient déjà l’évangile, et l’histoire et des traditions anciennes.

Donc c’est Gondar qui est le lieu de la résistance à l’invasion des religieux européens.

Axoum une troisième ville qui est le haut lieu du christianisme éthiopien, là où serait déposé l’arche de l’Alliance, là où aurait peut être résidé la reine de Sabah.

On y trouve des tombeaux, des stèles, différents vestiges archéologiques qui montrent qu’il y avait une vie intense à un certain moment, c’était aussi une ville sur les bords de la route des épices sur un axe où il y avait pas mal d’échanges.
Voilà trois grandes villes qui sont importantes et qui aussi sont les symboles des valeurs éthiopiennes.

L’Éthiopie profondément croyante, religieuse
L’Éthiopie aussi fière de son histoire, toujours indépendante. Elle a sa propre histoire, une histoire unique qui est encore visible actuellement dans ces grandes villes."

A qui attribue-t-on la paternité des textes du Kebra Negast ?

"Dans le Kebra Negast lui-même on trouve des noms tel Isaac le pauvre avec une série de collaborateurs.
La date du Kebra Negast c’est entre 1200 et 1270, c’était l’époque où il y avait deux dynasties qui se faisaient concurrence, d’une part la dynastie du roi Salomon, et puis les autres dont la dynastie des Agrées.
Il y avait deux peuples qui prétendaient au pouvoir en Ethiopie. Et donc il y a là dans le Kebra Negast le fameux Isaac le pauvre qui est donc du côté de la dynastie Salomonienne qui aurait donc compilé le kebra Negast à partir des citations bibliques mais sans doute aussi à partir de récits oraux qui se racontaient, il les a mis par écrit tout d’abord sans doute en arabe puis en copte avant de pouvoir les traduire et les publier ouvertement en Guèze."

royaume de la reine de sabah
Peux-tu nous parler de l’arche de l’alliance ?

L’arche de l’alliance on en trouve déjà la mention dans la bible dans le livre de l’exode et dans le livre des rois, où Moise était chargé de concevoir un coffre en bois d’acacia recouvert d’or et à l’intérieur seraient déposées les deux tablettes sur lesquelles figuraient les dix commandements.

Alors cette arche intéressait aussi le peuple éthiopien car il représentait la présence de Dieu parmi le peuple.

Là où était l’arche le temple était sanctifié.

Et aujourd’hui encore on retrouve une reproduction dans chaque église par la présence de tablettes qui représentent les dix commandements sous forme de copie.
C’est un peu comme dans l’église catholique la présence du corps du christ par l’Ostie.

Cette arche de l’alliance elle aurait été ramenée par les fils, par l’enfant de la reine de Sabah : Ménélik.

Elle représente la présence de Dieu et l’élection du peuple d’Israël parce que l’arche aurait eu un grand pouvoir, elle se déplaçait presque seule, de la volonté d’Israël d’accompagner le peuple d’Éthiopie pendant son voyage.

Aujourd’hui l’arche de l’alliance est un peu un objet de curiosité pour les journalistes pour les scientifiques aussi mais en même temps elle est protégée par l’église orthodoxe éthiopienne, qui la conserverait dans cette fameuse cathédrale de st. Marie de Sion.

Je pense que c’est vraiment une question de foi.
Lorsqu’un prêtre éthiopien vous répond :
"Si vous voulez prouver que l’arche n’est pas là, allez-y.
Et le journaliste
pose la question en sens inverse, il demande toujours est-ce que l’arche est
vraiment là ?
Elle est là, c’est à vous de le prouver, elle n’est pas là
c’est à vous de le prouver !"

En des termes archéologiques, est-ce qu’on a pu voir l’arche et faire des études de temporalité ?
"C’est très difficile, c’est surtout par l’étude des textes.
Retrouver à quoi ressemblait l’arche, des textes du livre des rois dans la bible qui nous indiquent de façon très précise les dimensions de cette arche, la matière qui était utilisée pour construire l’arche de l’alliance ."

Est-ce qu’en Ethiopie, il y a des récitations du Kebra Negast en public ?

"Le Kebra Negast est lu une fois dans l’année, sous forme d’homélie, à ciel découvert à Axioum au nord de l’Éthiopie : on parle alors de l’homélie d’Axioum.

Le Kebra Negast est lu entièrement le jour de la Sainte Marie, c’est à peu près le 21ème jour du mois et on le rappelle au peuple, aux fidèles, on s’assemble dans le jardin de l’église, on fait des lectures des passages donc du Kebra Negast, et ce sont des prêtres qui seuls peuvent lire ces textes en Guèze, il le lisent à voix haute et le peuple peut écouter l’histoire de la rencontre la reine de Sabah et du roi Salomon et les prophéties. "

Actuellement est-ce que les Ethiopiens comprennent bien le guèze ?

"Le peuple a du mal à comprendre le Guèze mais comme ce sont des textes qui se répètent d’année en année ils finissent par comprendre les passages très importants.

Pour donner du rythme ce sont souvent des psaumes qui sont chantés qui sont psalmodiés par les prêtres orthodoxes, les fidèles disposent de petits livres de prière dans lesquels ils trouvent ce texte avec une version Guèze et dans une deuxième colonne une version en Amharique.
…c’est fait pour que le peuple accède à ce texte."

Quel est le lien de cette traduction avec l’actualité ?

"Je ferai le lien avec le millénium.

Aujourd’hui c’est l’année où l’Éthiopie fête l’an 2000, avec le décalage des calendriers, calendrier grégorien pour l’Europe, calendrier chrétien pour l’Éthiopie.

C’est un moment phare, un moment clé de notre histoire, où on peut se souvenir du passé, d’un passé glorieux et aussi de prendre la température de la situation actuelle de l’Éthiopie.

Beaucoup de religions se développent ou prennent une place importante dans la vie du peuple éthiopien.
C’est important de pouvoir dialoguer.

Comme beaucoup de religions ont des livres, la Bible traduit dans beaucoup de langues, l’Ethiopie a la particularité d’avoir le Kebra negast, un livre millénaire, qui mérite d’être connu par les étrangers, par ceux qui visitent l’Éthiopie, pour se plonger un petit peu dans la culture et dans la littérature éthiopienne c’est sans doute avec le Kebra Negast traduit en Français que l’on peut déjà faire un grand pas dans ce sens là."

Quels enseignements as-tu tirés de ces années passées en Éthiopie ?

"Moi-même j’ai été logé dans une famille éthiopienne, qui m’a accueilli, qui m’a loué son salon pour que je puisse vivre avec eux quotidiennement, je dormais, je mangeais, je vivais vraiment en famille et je souhaite que beaucoup de gens puissent le vivre aussi.

Ce sont des gens très ouverts, très accueillants, mais aussi ils ont conscience de leur passé, ils sont quelque part fiers de leur histoire et ils sont naturellement aussi prêts également à nous la faire découvrir.

Ça c’est vraiment dans le bon sens de nos relations.

Il faut être reconnaissant lorsqu’on peut être accueilli dans un pays qui souffre quand même de la pauvreté, de la guerre, de la famine.

C’est un pays exceptionnel par ces contrastes entre la pauvreté matérielle et aussi entre la richesse culturelle.

Je souhaite que beaucoup de gens puissent se rendre dans ce pays pour aller sur les traces de la reine de Sabah et aussi sur les traces de l’humanité."

La dynastie de Salomon est une des plus anciennes du monde…

"Oui c’est vrai, c’est une très ancienne tradition, les rois se succédaient, mais il faut dire aussi qu’il y avait des hauts et des bas, il y avait aussi des adversaires qui essayaient de s’emparer du pouvoir, et de se rattacher simplement à la dynastie Salomonienne pour avoir le nom.

Je pense que tout pays a une histoire mais pas toujours une histoire continue, il y a toujours eu des interruptions.

C’est un modèle, le pouvoir est transmis avec une bénédiction, avec l’idée d’une élection, ça c’est très important, beaucoup de pays ont connu aussi cette tradition, jusqu’au moment où on est arrivé à l’idée de la démocratie, l’idée de la monarchie a été peu à peu mise de côté.

Il existe quelques monarchies comme en Angleterre, au Pays Bas, en Europe.
Mais en Afrique, l’Éthiopie est l’un des derniers pays à avoir un roi : l’empereur Hailé Sélassié."

Merci infiniment d’avoir pris le temps de nous expliquer tout ça...

"Merci dans la joie de te rencontrer un jour autour d’une lecture de quelques pages Kebra Negast."

Propos recueilli par yogi.

site de Samuel Malher

1 commentaire:

mohammedyoussef215[a]gmail.com a dit…

Salam chers frères et soeurs... et

Malheur ! Malheur à toi ! Malher !

Tu essayes de traduire un Livre témoignant d'un récit et d'une sagesse venant Dieu (je voudrais te dire : qu'il te bénisse pour cela ! ...mais !)

...ensuite tu ments à propos d'un de Ses Livres que tu n'as manifestement ni vu, ni lu en vérité !
(si tu ne t'en repends pas à Celui qui créa les cieux et la terre : alors soit éternellement maudit pour cela !)

Oui, La Reine de Saba est évoquée dans la Bible : au premier Livre des Rois, Mais elle y est aussi dans les Chroniques, et puis dans le merveilleux Cantique des Cantiques :
((Je suis noire et je suis belle, filles de Jérusalem, Comme les tentes de Qédar, comme les pavillons de Salomon.)),

Mekeda : "la belle", Et son empire chevauchait la mer rouge et couvrait peut-être bien le golfe d'Aden ! Balqam, Oui, en parle le Kebra Nagast, Oui Balkis, son récit avec Shlomo - Salomon, Souleyman - est dans le Qoran et son nom dans la tradition du Dernier des Messagers, Mohammed.

Et ce dernier fît la prière mortuaire pour le Négus, de son temps, -- Ashama Ibn Abjar selon les savants -- qui avait non-seulement abritté la toute première communauté de ceux qui croyaient en lui alors persécutée, mais encore, condition "sinequa non" à cela, qui ajouta foi à son témoignage à propos de La Vérité, même si ceci fut tenu secret et si l'on ne sait pour ce qui est de son successeur.

Et le pays du fils de Salomon et de la reine de Saba : Menelik, est béni de trois religion de Dieu depuis des temps lointains, et le témoignage est avec les fils et les filles de Ebna-Hakim. Et ceux qui leur font du mal et les divisent poussés par leur intérêt et leur prétention alors qu'ils ne croient pas ! et ceux dont leurs ancêtres et eux-même, hier encore, diffamaient le nom de celle qui se soumis avec Salomon, paieront un jour, par l'abandon de tous, et ils seront foulés au pressoir de l'ardente colère d'Allah ! Le Vivant, L'Eternel, L'Un, L'Unique, Le Vrai, Celui qui Punit l'Iniquité, Le Seigneur des Armées Adonaï Sabaot ! al-aHad ! al-Hayy ! al-Qayyoum ! al-Maajid ! ar-Rabb al-alamyn ! ar-RaHman ! ar-RaHim ! al-Hakim ! ar-Rashid ! al-Haqqou ! al-Moulkou ! al-Hamid ! al-Hakim ! al-Jabbar ! al-Qahhar !
la ilah illa anta ! subHanaka !

Le Dieu de Adama, de Noueh, d'Abraham, Le Dieu de Moshe et d'Aaron, de Daoud, de Shlomo, Le Dieu de Zacharia, et de YaHya (Jean) fils de Zacharia, Le Dieu de Meryem, et de Jesus fils de Meryem, Le Dieu de MoHammed : Le-Dieu ! Al-Lah, Allah ! Celui Qui n'a Pas d'associé dans Sa Royauté ! Gloire et pureté à Lui !

...wa Salam, keep on learning, searching, til you find

wa Salam, kiembé rèd pa moli sé-boug an mwen insha'Allah !


Dyer"215 ...a.k.a. Youssef

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